Dans les gradins du quiz télévisuel du même nom, j’ai intégré le temps d’un épisode une structure rectangulaire reprenant le volume de mon corps assis. Construit en tige d’acier et toile de lycra blanc, la structure/sculpture est prétexte au déploiement de différentes stratégies d’infiltration pour arriver à subrepticement prendre la place d’un spectateur de l’assistance, et infiltrer le champs perceptuel des auditeurs. 

S’inscrivant dans une logique propre à l’art contextuel, l’œuvre se situe au final plutôt dans le processus que dans la structure en elle-même.  Elle débute par les démarches, rencontres et autres formulaires pour l’admission inopinée de la pièce dans le déroulement de l’émission, jusqu’à l’apparition officiel de la structure lors du tournage de cette dernière. L’enregistrement de l’émission devient pour sa part la trace ; le document de l’action. Il témoigne de mes stratégies d’infiltration.  En squattant le contexte de « Moment de vérité » comme véhicule de monstration, le projet est un exercice qui, tout à la fois, détourne et questionne les lieux et les modes de diffusion traditionnel de l’Art.